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Lettre ouverte de Patrick Liébus, président de la Confédération, en réponse aux propos de la secrétaire d’Etat, Emmanuelle Wargon, tenus sur EUROPE1 le 22 septembre 2019.

Le Gouvernement actuel a depuis le début de l’année multiplié les déclarations politiques en faveur de la transition énergétique.

Certains propos ministériels ont cru répondre à l’urgence climatique par des déclarations à l’emporte-pièces. Et on peut affirmer que le secteur du bâtiment sert toutes les causes de la transition énergétique. Il a été stigmatisé, cette année, par différents ministres de l’écologie justifiant leurs prises de position en décalage avec la réalité, d’autant que les entreprises du bâtiment se sont engagées dans les divers plans de la transition énergétique.

En février, le précédent ministre de l’écologie présentait les dispositifs de l’Etat couplés aux offres commerciales d’opérateurs privés, souvent extérieurs à la filière. Le ministre embarquait dans son action les slogans publicitaires racoleurs « des rénovations à 1 euro », alléchantes pour les entreprises frauduleuses.

Des montages abusifs

D’une part des montages abusifs n’ont pas fait l’objet de vérifications. De nombreux clients ont apporté leurs témoignages, notamment les ménages modestes en situation de grande précarité énergétique, trop sensibles aux effets d’annonces trompeuses.

Et d’autre part, seuls de grands opérateurs peuvent avoir recours à des plateformes téléphoniques de commercialisation. Seuls des grands opérateurs peuvent ensuite, à la fois, aguicher la clientèle en proposant une simulation de travaux et des devis – à la minute – pour enfin aider certaines entreprises à capter toutes les aides disponibles.

Les propos récents de la ministre de la transition énergétique accusent les artisans de procéder d’abord à des « véritables harcèlements téléphoniques » et puis ensuite de « mal faire le travail » auprès de clients crédules. Or appeler « 10 fois par jour », c’est juste impossible pour une entreprise artisanale du bâtiment. Qui plus est, c’est bien mal connaitre ce qu’est une TPE, sa vie : une petite entreprise où tous les salariés et le chef d’entreprise sont à la production.

Les malfaçons proviennent des « géants du 1 € », qui après avoir brassé largement, avec le soutien complice du gouvernement, sont obligés de faire appel à de la main d’œuvre sous-traitante, plus ou moins qualifiée, attirée par ces marchés d’opportunité.

Tenir de tels discours à l’encontre du secteur, c’est vraiment faire subir aux entreprises artisanales du bâtiment une quasi double peine. Non seulement elles sont obligées de se former pour accéder aux marchés de la transition énergétique, priorité affirmée du gouvernement pour 2020, non seulement elles réalisent les travaux dans les règles de l’art en proposant des solutions techniques et de financements complémentaires, et maintenant elles se font accuser publiquement d’être « éco-délinquantes ».

C’est un comble !

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